Je suis scellée

 


C’est bizarre cette sensation que rien ne va. Oui, je souris, je dors et vaque à mes occupations habituelles mais il me manque quelque chose. Je suis incomplète. En manque. De lui. Je me suis dit que je ne vais pas écrire à propos de nous mais ça me démange, la douleur est trop grande. Vaut mieux que ça serve à quelque chose.

Ca fait plus de six mois qu’on est plus ensemble et on s’est vu il y a à peine quinze jours. Il m’a dit clairement que c’était la dernière fois qu’il me faisait l’amour mais un mois avant il a dit la même chose sauf que la maintenant, il semble vouloir s’y tenir vraiment. Ça fait mal mais c’est mieux pour moi que de souffrir à chaque fois un peu plus quand il s'en va. La douleur que je ressens maintenant est un long trait sans interruption, sans aucune possibilité d’abrogation.

Je savais qu’il avait quelqu'un dans sa vie mais aucun de nous deux ne pouvaient se résoudre à passer sa route alors qu’on avait trouvé la moitié qui nous manquait tant. Cette autre partie que certaines personnes passent toute leur vie à chercher. On était deux moitiés d’un tout. Sa douceur compensait grandement ma brusquerie. Son regard pouvait me faire fondre à tout moment et ma colère, aussi grande soit-elle, ne peut lui résister.

Il m'a dit que notre histoire lui enseignait une leçon capitale : la patience et que maintenant il est trop tard et qu’il regrette profondément de ne pas pouvoir m’avoir à lui tout seul. Mais ce qu’il ne sait pas c’est que je suis à lui tout seul et que c’est mon fardeau. Je ne peux pas supporter qu'un autre me touche, m’embrasse ou me fasse l’amour tant je ne suis remplie de lui. Je dois m’efforcer pour ne pas repousser de force et avec dégout tous ceux qui se rapprochent de moi de trop près. 

J’en ai marre de sentir des mains qui ne sont pas siennes me toucher, c'est intrusif et surtout pas à la hauteur de ses doigts si doux. Je déteste que quelqu’un m’embrasse et que ce soit pas ses lèvres que je sente sur les miennes ni son haleine que je respire. Je hais quand quelqu’un est en moi et que je sais que ce n’est pas lui, que ce n’est pas son corps que je touche qui me met dans tous mes états. Ça me fait rager de voir le visage de quelqu’un d’autre que lui sous moi et pour qui je devrai gémir. A chaque fois, c’est son nom dont j’ai envie de dire dans un souffle, c’est son corps que j’ai envie de devorer et de lui dire comme d'habitude des mots doux. Des mots qui ne sont qu'a lui, a lui seul. 

Alors je me tais, je serre les dents, j’ai envie de tout arrêter en plein acte ou alors de crier son prénom pour que la personne se sente vexée. J’ai envie de le blesser mais c’est moi qui le suis à la fin. C’est dur de supporter. A la fin, j’ai envie d’éclater en sanglots, pensant à son corps, ses yeux, son odeur, sa manière de me prendre, ses gémissements et surtout sa douceur et cette sensualité qui fait de lui cet être unique pour qui je voue mon être en entier. Personne ne peut être comme lui, personne n’est lui.

Et c’est ce qui me tue de l’intérieur à petit feu et le truc c’est que je ne peux pas en parler. La seule personne à qui j’en ai fait allusion mais dont je n’ai pas donné tous les faits m’a dit qu’il aurait voulu être à la place de cet homme pour qu’une femme puisse ainsi l’aimer. Il a dit que ce n’était pas croyable à quel point tu t’es emparé de mon cœur. Lui-même veut qu’on ait une histoire mais je lui ai dit que je ne peux supporter qu’on me touche le visage ou le corps sans que je ne pense à toi. Il a dit mais je ne le fais pas comme lui, je n’embrasse pas comme lui, je lui ai dit : c'est exactement cela. 

J’ai compris depuis le début de notre histoire que j’étais scellée et j’ai eu beau me débattre, rien n’y fait. Je suis sous ta croupe quoique ce soit fini entre nous. C’est plus fort que ma volonté de m’en défaire. Tu fais partie intégrante de moi, nuit et jour. Je ne saurai me défiler peu importe à quel point je peux en avoir envie. J'essaye parfois de t’imaginer avec l'autre faisant l’amour à corps perdu pour m'en defaire alors que moi je reste bloquer sur lui mais ça change rien. Il reste mon ancre. Mon point de repère, mon Nord, la seule chose constante dans ma vie, celui qui me comprend le mieux et sait le mieux comment et où m’aimer. 

Le grand souci de l’instant est de savoir comment sauter le pas ? Comment sortir sous sa croupe ou si tout simplement j’en ai envie ? Est-ce que vraiment je ne veux plus penser à lui en faisant l’amour à quelqu'un d’autre ou n’est-ce pas tout ce qui me reste de lui ? Est-ce que je peux ne pas les regarder et les trouver nazes comparés à lui ? De voir qu’ils ne sauront jamais me conquérir ? 

Notre histoire avait quelque chose d’unique, de ces histoires qu’on ne vit qu’une fois dans sa vie alors maintenant, est-ce que vraiment j’arriverai à sauter le pas ? A nier pour toujours mon Amour ? A ne pas me voir comme une prostituée à chaque fois que je me donne à un autre homme ? 


@ydol

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